Pour Libres-Ailé(e)s, nous avons choisi l’imprimante Brother DCP-195-C. Elle peut intéresser des gens qui veulent une imprimante multifonction à jet d’encre couleur pour un usage peu intensif et qui ne sont pas trop difficiles pour le rendu des couleurs. En avant pour quelques détails. Un autre article sera consacré à l’installation des pilotes pour cette imprimante sous GNU/Linux (Ubuntu et ses dérivées et variantes et Debian et ses dérivées).
Pourquoi une imprimante à jet d’encre?
Nous avons pris du temps pour choisir l’imprimante. Personnellement, j’ai horreur des imprimantes et des photocopieuses car elles m’apparaissent comme des machines infernales, au fonctionnement compliqué et mystérieux.
Les imprimantes s’agitent dans tous les sens, sont toujours en train de faire du remue-ménage bruyant, et tout ça pour régurgiter une page froissée à demi-imprimée, avec des stries ou des bavures multicolores.
Quand on voit les types chargés de l’entretien ou de la réparation des photocopieuses arriver en chemise blanche et cravate pour affronter toners et rouleaux, on peut avoir des visions cauchemardesques. On voit ce grand type penché sur la photocopieuse ouverte, sa cravate se prend dans un engrenage et hop tout le reste suit et là c’est le méga-bourrage. Chaplin n’avait pas peut-être pas imaginé le pire dans Les Temps Modernes.
Phobie personnelle mise à part, les imprimantes sont coûteuses à l’usage, à cause des cartouches d’encre.
Les imprimantes à jet d’encre sont particulièrement voraces. Elles saisissent la moindre occasion pour se nettoyer les babines (les têtes d’impression) avec de l’encre (demandez à n’importe quel chat ce qu’il en pense).
Certaines imprimantes estiment que si une cartouche de couleur est vide, il est impossible d’imprimer avec la cartouche noire. D’autres refusent d’imprimer en affichant un message mensonger du genre «Il n’y a plus d’encre, veuillez changer les cartouches», alors que ces dernières sont à moitié pleines.
Pour un usage peu fréquent, il faut donc choisir une imprimante dont les cartouches ne soient pas trop chères. Une imprimante laser en noir et blanc conviendrait aussi car les cartouches, à moitié vides livrées avec l’imprimante, peuvent vous suffire pour plusieurs années. Mais vous n’aurez pas la couleur. Les imprimantes laser couleur sont encore très chères pour un usage peu fréquent.
Si vous prenez une imprimante à jet d’encre très peu chère (dans les 40-50€), les cartouches risquent de vous coûter le prix de l’imprimante.
Si vous prenez une imprimante trop récente, vous ne trouverez pas de cartouches compatibles, les cartouches du constructeur étant toujours assez chères.
C’est pourquoi nous avons choisi le modèle DCP-195-C, dans les 60€, qui n’est pas récent du tout mais pour lequel on trouve des cartouches compatibles correctes à 2€ la cartouche. Il faut 4 cartouches en tout (noir et couleurs) mais elle peut fonctionner si une cartouche est vide d’après mes renseignements. En tous cas, elle doit fonctionner en couleurs si la cartouche noire est vide et inversement fonctionner en noir et blanc si les cartouches de couleurs sont vides. Nous verrons à l’usage.
Cette imprimante n’a pas de port réseau (ethernet) mais vous pouvez la mettre en réseau en la branchant sur un ordinateur qui doit rester en marche pour permettre l’impression sur les autres ordinateurs. C’est extrêmement facile à faire sur GNU/Linux. Si vous n’avez qu’un ordinateur, ne vous occupez pas de réseau.
Pourquoi choisir Brother?
Les imprimantes Brother ont bonne réputation mais les constructeurs HP, Canon et Epson sont aussi réputés.
Pourquoi pas HP?
Quand on a GNU/Linux, le mieux est de prendre une imprimante HP car il y a tout ce qu’il faut pour installer les pilotes sans se fatiguer. Le programme HP-Lip est souvent installé sur une distribution GNU/Linux. C’est du billard. Si le programme n’est pas installé, vous pouvez l’installer très facilement. C’est un paquet comme un autre.
Malheureusement, les imprimantes HP sont souvent chères à l’achat et pour notre usage, c’était injustifié. Les cartouches, même en grand format, sont également chères.
Néanmoins, si vous n’avez besoin que d’une imprimante, sans scanner, et simplement noir et blanc (autrement dit, monochrome), vous pourriez prendre l’imprimante laser HP LaserJet P1102.
Pourquoi pas Canon?
Les imprimantes Canon ont une très bonne réputation et il existe des modèles qui nous auraient tout à fait convenu. Mais Canon ne fait pas de pilotes libres même si ce constructeur s’est enfin mis à faire des pilotes pour GNU/Linux.
Donc, tant pis pour Canon.
Pourquoi pas Epson?
J’ai lu trop d’avis négatifs récents au sujet d’Epson. Les pilotes sont aussi privateurs, comme Canon. Néanmoins, rose-fifi a une imprimante Epson (2009 ou 2010) qui va très bien avec Lubuntu et sans à avoir à installer de pilotes.
Epson a même fait un dépôt de ses pilotes pour Ubuntu. Donc, l’installation est facile si les pilotes n’existent pas déjà pour votre distribution GNU/Linux.
Brother et ses pilotes
Brother produit des pilotes sous licence libre pour GNU/Linux (et pas seulement pour Ubuntu), ce qui est une excellente chose.
Ce qui nous a fait beaucoup hésiter, c’est le côté barbant de l’installation des pilotes de Brother. C’est barbant mais sans être compliqué et le site Ubuntu.fr a une page d’instructions très détaillées. Il faut aussi noter que Brother ne fournit les pilotes qu’en version 32 bits et donc qu’il faut d’abord installer un programme spécial pour les systèmes en 64 bits. Voir en fin d’article.
Si on compare avec l’installation des pilotes Epson pour ce scanner, c’est vraiment barbant. Si vous comparez avec l’installation de pilotes sous M$Windows, j’imagine que c’est un jeu d’enfant.
Comme nous avons un petit réseau d’ordinateurs et que nous voulons installer l’imprimante en réseau pour pouvoir imprimer à partir d’un ordinateur, ça multiplie le côté barbant car il faut tout de même installer les pilotes sur chaque machine (si j’ai bien compris).
À noter qu’il existe un script non-officiel, fait par un Ubunteros français, uniquement pour Ubuntu (et ses variantes telles que Lubuntu) mais je ne l’ai pas essayé.
Pourquoi la Brother DCP-195-C plutôt que la DCP-J132W?
La Brother DCP-J132W paraît plus jolie, à peine plus chère, toute récente et donc il n’y a pas de cartouches compatibles.
Par ailleurs, nous avons pensé que la Brother DCP-195-C, contrairement à la DCP-J132W, est pratique avec son lecteur de carte et son port USB. Cela permet d’imprimer directement des photos ou des documents à partir de la carte mémoire d’un appareil photo ou d’une clé USB.
Ce qui semble bien pratique, c’est la possibilité d’imprimer directement depuis une clé USB ou une carte mémoire une page de photos en miniature, appelée «page d’index des photos». Il suffit de mettre sur votre clé USB par exemple un choix de photos et d’imprimer plus tard l’index.
Néanmoins, il est souvent préférable d’imprimer vos photos à partir de GIMP, après les avoir un peu arrangées.
Que donne la multifonction Brother DCP-195-C?
L’imprimante seule
Nous n’avons guère utilisé l’imprimante. Pour le moment, nous pouvons dire ceci:
- Elle est compacte et élégante (36cmx39x15)
- Il y a un vrai tiroir pour mettre le papier, ce que je trouve indispensable. Les pages imprimées ressortent par ce même tiroir.
- Le document indiquant la marche à suivre pour le premier démarrage de l’imprimante est très clair. Il faut le suivre scrupuleusement.
- On doit soulever la partie vitrée du scanner pour brancher le cordon USB. C’est surprenant mais ainsi on s’aperçoit qu’on a accès au sous-bassement du scanner. C’est très appréciable.
- L’imprimante n’est pas bruyante
- Elle s’ébroue très faiblement et donc elle ne secoue pas toute la maison mais nous l’avons posée sur une mini-palette arrangée à notre façon et elle-même posée sur le plancher.
- Elle imprime vite, je trouve (par rapport à l’Epson de rose-fifi.)
- Le texte imprimé ne bave pas, la page sort sèche et c’est presque aussi net que de l’impression laser.
- Elle imprime sans problème, pour le moment.
Cette dernière observation semble cocasse mais après avoir lu les avis de gens qui ont acheté telle imprimante HP que nous avions envisagée, une imprimante qui imprime est un petit miracle. Espérons que ça dure.
Il faudrait sans doute mettre du papier de meilleure qualité ou d’un grammage supérieur à 80gr pour avoir une meilleure impression. C’est un peu pâlichon mais il faut dire que les cartouches livrées avec l’imprimante sont sans doute peu probantes et peut-être que l’encre est presque épuisée après une vingtaine de feuilles et autant de nettoyages de babinettes.
L’imprimante s’essuie les moustaches quand on la rallume. Donc, il faut éviter de l’éteindre au cours d’une journée. Si vous imprimez peu, prévoyez vos impressions dans une journée sans éteindre l’imprimante. Elle se met en veille toute seule et grignote ainsi environ 3,5 Watts par heure. Quand elle imprime, elle consomme 18 Watts, selon la documentation.
Pour la faire sortir de sa veille, on peut appuyer sur le bouton [OK] sur le tableau de bord de l’imprimante, ou sur tout autre bouton.
Perplexité: démarrage
Il y a une chose qui me laisse perplexe:
Quand on ferme l’imprimante comme il faut en appuyant sur le bouton [Marche/Arrêt], qu’on débranche ou non le cordon de l’alimentation à l’électricité, et qu’un autre jour, on la rebranche, elle nous raconte qu’elle est en train de s’éteindre comme il faut et qu’il faut d’abord appuyer sur [Marche/Arrêt].
Ce qui veut dire qu’elle se nettoie les moustaches pour se fermer, avant même qu’on l’allume. C’est rassurant en un sens: on a bien affaire à une imprimante puisqu’on a là une machine qui a un comportement aberrant.
Je vais aller voir le manuel qui est sur le CD-Rom. Le manuel en papier concerne surtout l’impression directe.
Concernant le rendu des couleurs, nous ne pouvons encore rien vous dire. Nous ferons un essai un de ces jours. Il ne faut pas s’attendre à des merveilles mais elle ne doit pas être absolument lamentable.
Le scanner de la multifonction Brother DCP-195-C
Il faut bien sûr installer des pilotes pour le côté scanner de la Brother. Mais au moins, il en existe en version 64 bits.
Je trouve que le scanner est correct. Le capot se déboîte un peu pour admettre des documents ou des objets épais, ce qui est très appréciable.
Nous utilisons Simple Scan avec ce scanner. Pour un usage courant, ce logiciel qui porte bien son nom, est devenu impeccable et très pratique. On peut faire des PDF de plusieurs pages très simplement.
Pour scanner des objets (des plumes d’oiseau, par exemple ou même des figurines ou des statuettes) ou une partie d’une photo, Xsane est mieux. Le mieux est d’ailleurs de scanner à partir de GIMP.
Pour scanner un petit tableau (de peinture, je veux dire, et pas une photo, un vrai tableau, quoi), ce fut très long mais je ne sais pas si cela tient à Simple Scan ou au scanner de la Brother. La qualité sur l’écran (on ne s’est pas amusées à imprimer le tableau scanné!) est tout à fait correcte. Je ferai d’autres essais par curiosité mais cette imprimante n’est pas prévue pour faire de l’art.
Comme toutes les multifonctions, cette Brother peut faire de la photocopie et de l’impression sans allumer l’ordinateur. On met la feuille dans le scanner, on appuie sur le bouton et ça ressort du bac. Nous n’avons pas encore essayé.
En résumé
Bonne imprimante, sans prétention, pour un usage modeste ou occasionnel. Pilotes pas très simples à installer pour les gens qui ne se sentent pas sûr d’eux en informatique, mais toutes les instructions sont là, sur le site de Brother ou sur le site d’Ubuntu-fr.org.
La suite au prochain numéro
Pour ceux qui sont presque à l’aise avec GNU/Linux et recevraient cette imprimante ou une autre Brother pour Noël, voici la page d’Ubuntu-fr.org à suivre (avec quelques adaptations pour Debian):
Comment installer une imprimante réseau Brother DCP sous Ubuntu. Cette page est utile même si vous ne mettez pas votre imprimante en réseau.
Dans un prochain article (sans doute après Noël), je donnerai quelques indications en complément de cette page d’Ubuntu-fr.org. En attendant, ce conseil: si votre GNU/Linux est en 64 bits, il est inutile d’installer le paquet ia32-libs
dont l’installation entraîne le téléchargement de plus de 70Mo de paquets dépendants et qui disparaît des nouveaux GNU/Linux. Le paquet lib32stdc++6
semble bien suffire. C’est ce que j’ai mis sur #!Crunchbang (dérivée de Debian).
Pour les débutants, lire Architecture matérielle. Ou tout simplement, tapez la commande suivante sur le terminal pour savoir si votre GNU/Linux est en 32 ou en 64 bits:
uname -m
La réponse peut être (en principe):
- soit
x86_64
(système en 64 bits) - soit
i686
(système en 32 bits)
PS: Nous avons causé du terminal il n’y a pas très longtemps: Le terminal pour les débutants.
Elle correspond à ce que je recherchai, donne-moi un lien pour que je puisse la voir.
Coucou nicou,
Voici le lien: pour voir l’imprimante Brother DCP-195-C
Tu peux lire les avis complets aussi en cliquant sur le lien «24 avis» en haut de la page indiquée.
Si tu l’achètes, il ne faudra pas oublier de commander en même temps un Câble USB 2.0 AB M/M qui sert à brancher l’imprimante à l’ordinateur. Sur cette page, tu peux choisir la longueur du câble, selon la distance entre l’ordinateur et l’imprimante. 1,8m devrait te suffire.
En revanche, le câble de l’alimentation est fournie.
As-tu vérifié que tu as un port USB libre à l’arrière de l’ordinateur pour brancher l’imprimante?