Le Musée du Jeu de Paume a sa page Facebook. C’est sur Facebook que tout vit et se vit. Le Musée avait mis quelques photos de sa collection, donc de l’art, que Facebook a jugées pornographiques.
Donc, Facebook a menacé de supprimer la page Facebook du musée si le musée ne retirait pas immédiatement les photos incriminées.
Le Musée du Jeu de Paume a retiré les photos.
C’est beau, le musée ne tourne pas le dos à Facebook, il se plie aux décisions d’une entreprise qui n’a rien avoir avec la culture, ni même avec le ministère de la culture, ni même avec la France! Allez, on applaudit tous très fort!
Quelle ignorance montre ce musée, comme tant d’autres institutions culturelles, de ce qu’est Facebook et plus largement de l’informatique! Tout est pourtant écrit dans les conditions d’utilisation du site. Qu’un gamin ne lise pas tout ce fatras, on le comprend mais un musée, même un musée géré par des associations comme l’est le Jeu de Paume, une bibliothèque, etc.?
Maintenant, plus d’excuses, gamins, musées, bibliothèques! Des hackers niçois Nice Lab et l’association antiCOR ont publié un document hautement divertissant et extrêmement instructif, fait de collages assortis de commentaires éclairants qui vous évitent de décortiquer le fatras illisible des conditions d’utilisation de Facebook mais aussi des services variés de Google.
C’est formidable ce que vous apprendrez sur ces 2 monopoles du web, qui ne sont pourtant pas tout le web et sont tout à fait superflus.
Pour les musées et les bibliothèques, ce petit détail qui laisse rêveur: tout ce que vous mettez sur Facebook devient la propriété de Facebook. Le droit d’auteur français n’a pas cours sur Facebook.
Lisez le document de Nice Lab et antiCOR: «Ta mère en short sur internet». Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de photos choquantes dans ce document. À mettre entre toutes les mains.
Et surtout, jettez à la poubelle l’argument qui voudrait nous faire croire que musées et bibliothèques ne peuvent plus subsister sans Facebook. Facebook vous paraît «un outil formidable» car il est gratuit et ne demande pas de connaissances informatiques (au contraire, il n’en faut surtout pas). Mais l’outil, c’est vous. Vous n’utilisez pas Facebook, c’est Facebook qui vous utilise. Ça saute aux yeux à la lecture du document ci-dessus.